Spécialiste de l'assurance des Etablissements pour seniors

Une "cartographie" des propositions sur la dépendance

Plusieurs années de réflexion, des mois de débats, de multiples rapports et l’annonce du nouveau report d’une réforme sur la prise en charge de la dépendance... Mais que restera-t-il de tous ces rapports ? Quels sont les enseignements à en tirer pour l’avenir ? C’est bien la question que s’est posée Jean-Manuel Kupiec, directeur général adjoint de l’OCIRP, union d’institution de prévoyance proposant, notamment, une garantie dépendance collective originale. Cet expert de la dépendance s’est en effet attaché à construire une "cartographie de la dépendance" permettant « d’avoir une vision globale et transverse des propositions émises depuis 2005. »

En la matière, la République a été généreuse. 7 rapports majeurs depuis 2005, 66 acteurs ont pris part aux débats organisés par le ministère en 2011, dont 16 ont énoncé quelque 324 propositions.

De l’humain au financier

Le premier élément qui frappe, c’est l’évolution des axes forts des différents rapports. Alors que les premiers travaux se penchent essentiellement sur l’accompagnement des personnes et les services à mettre en oeuvre où à renforcer, les plus récents sont résolument orientés autour des questions financières de la prise en charge et de l’intervention respective des acteurs publics et privés.

Le second élément concerne les évolutions possibles pour ce financement de la prise en charge. L’orientation donnée initialement sur ce thème -organiser un partenariat public-privé- semble bien conforme aux attentes des différents intervenants. Sur les 75 prises de positions en ce domaine, 47 avancent en effet une solution mixte, alliant le public et le privé ; 11 ne recourent qu’au public et seulement 3 au privé.

Un travail important a été fait par les équipes de l’OCIRP autour des débats conduits, en 2011, sur le dossier dépendance. Ainsi, elles ont analysé et répertorié les 324 propositions émises dans ce cadre selon 16 axes. Premier point fort des débats : la prévention et l’information qui sont considérées comme les parents pauvres de la politique française. Viennent ensuite l’aide aux aidants, thème également récurrent dans les rapports officiels et la gouvernance, ce qui constitue aux yeux des responsables paritaires une surprise de taille. A l’autre bout de l’échelle se trouvent la technologie et la recherche, un axe qui est émergent dans les réflexions les plus récentes.

Pour la personne âgée en établissement comme à domicile les propositions concernent essentiellement l’organisation de la prise en charge, le reste à charge et le reste à vivre. Si l’on analyse de façon plus précise les propositions relatives à la prévention, on peut faire un lien avec la professionnalisation du secteur et les besoins en formation, tant des salariés des établissement et des services, que des aidants naturels.

Des préoccupations selon les publics

Qui pense quoi ? Là encore, l’étude menée apporte des éléments intéressants. Ainsi, dans les rapports et propositions émises par les acteurs institutionnels (Assemblée nationale, Sénat, Conseil économique, sociale et environnemental...) la priorité est manifestement donnée à la prévention de la dépendance. Une prévention qui peut passer par des actions particulières (bilan mémoire...) ou par l’information. Du coté des organisations patronales, l’attention est plutôt portée sur la gouvernance du dispositif dépendance. Avec une thématique particulière pour la recherche de l’efficience. Du coté des départements, la priorité est donnée à la personne âgée, à son hébergement, aux services d’accompagnement et au financement de tout cela. Pas de surprise pour des acteurs qui sont au centre de la question financière. Autre thématique pour les associations familiales qui, tout aussi naturellement, se penchent particulièrement sur l’aide aux aidants et les actions de formation.

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