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Qui sont les bénéficiaires de l’Allocation personnalisée à l’autonomie ?

Le Ministère de la Santé a récemment rendu publics les résultats d’une étude sur les caractéristiques sociodémographiques des bénéficiaires de l’APA. Une étude qui repose sur une analyse des données individuels des dossiers ouverts à fin 2007.

A cette date, un peu plus d’un million de personnes percevaient cette allocation liée à un état de dépendance. Ainsi, le Ministère évalue que 17% des personnes âgées de plus de 75 ans étaient titulaires de l’APA. Si l’on étudie l’ensemble de la population des plus de 60 ans, cette proportion est limitée à 8%, ce qui montre l’effet de concentration en fonction de l’âge.

Assez logiquement, compte-tenu des âges de survenance, et de la progressivité, de la dépendance, cela est confirmé lorsque l’on étudie la répartition par âge des bénéficiaires : ceux-ci sont sont âgés, voire très âgés. Au moment de l’étude, 75% des bénéficiaires avaient dépassé 75 ans, 50% avaient plus de 85 ans et 25% avaient 90 ans et plus.

Tout aussi logiquement, le niveau de dépendance pris en charge est largement fonction de l’âge. De façon générale, la dépendance lourde concerne 36% des bénéficiaires. Mais ce chiffre moyen cache de fortes différences selon les tranches d’âge : 32% pour les personnes âgées de 70 ans, 40% à 90 ans et plus de 50% à partir de 95 ans. Les statistiques présentées ont cependant une note optimiste.
Ainsi, à 100 ans, si 80% de la population est bénéficiaire de l’APA, on relève que 30% des personnes sont prises en charge pour des niveaux de dépendance modérés. En d’autres termes, si la dépendance est corrélée par l’âge, elle n’est pas une perspective inéluctable puisque 50% des centenaires sont peu ou pas dépendants.

Le mode de résidence est également un excellent indicateur des différences de situations. Les bénéficiaires de l’APA résidant en établissement sont plus âgés que ceux vivant à domicile : un bénéficiaire de l’APA en établissement sur deux a plus de 86,4 ans, soit 2,3 années de plus que pour les bénéficiaires à domicile. Et l’étude confirme que la dépendance lourde est surtout présente pour les résidents en établissements. Un autre élément de distinction est la situation familiale. Le bénéficiaire de l’APA en établissements est beaucoup plus souvent isolé : 17% seulement de ces personnes sont mariées (contre 35% à domicile). Cet écart est particulièrement marqué pour les hommes : 31% des hommes résidant en établissement sont mariés, alors qu’ils le sont dans 63% des cas à domicile.
Si les niveaux moyens de ressources mensuelles sont assez proches selon le type de résidence (938 euros à domicile, 953 en établissement), ces moyennes recouvrent des disparités très différentes. En établissement, les écarts de situations sont plus importants.

Enfin, on notera que près de 25% des nouveaux bénéficiaires de l’APA résident en établissements d’accueil. L’entrée dans ces établissements coïncide donc bien souvent à l’arrivée de la dépendance et la mise en œuvre de l’allocation.