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APA, âge et modes de vie

Quatre ans serait la durée moyenne de perception de l’APA (Allocation personnalisée à l’autonomie), selon une étude menée par la Drees (Ministère de la Santé) qui s’est appuyée sur la collecte, en 2008-2009, auprès de conseils généraux, des données individuelles anonymisées sur les bénéficiaires de l’APA.

Cette étude cherche en effet à cerner les différents profils de bénéficiaires d’APA et nous livre quelques éclairages particulièrement intéressants.
En 2007, les nouveaux bénéficiaires de l’APA sont en majorité des femmes (69%). Ces dernières percevraient l’APA en moyenne plus longtemps (4 ans et 5 mois) que les hommes (2 ans et 11 mois).

Assez logiquement, la principale cause de sortie du dispositif APA est le décès du bénéficiaire.

Pour les personnes entrées dans le dispositif entre 60 et 80 ans, la durée moyenne de perception de l’APA varierait peu selon leur âge à l’entrée : environ 3 ans et 8 mois pour les hommes et 5 ans et 5 mois pour les femmes (soit 4 ans et 8 mois tous sexes confondus). En revanche, assez logiquement, après 80 ans, la durée moyenne de perception de l’APA diminuerait nettement avec l’âge d’entrée : les personnes ayant plus de 95 ans quand elles sont entrées dans le dispositif en 2007 percevraient l’APA pendant en moyenne 2 ans et 1 mois pour les hommes et 3 ans et 6 mois pour les femmes.

Enfin, tout aussi logiquement, la durée de perception de l’APA est largement dépendante du niveau de dépendance à l’entrée dans le dispositif. La Drees relève également que le niveau de dépendance évolue assez rapidement. Ainsi, si deux ans après leur entrée dans le dispositif de l’APA, 42 % des entrants seraient décédés, 68 % des hommes restants , évalués en GIR 4 au moment de leur entrée dans le dispositif auraient changé de classification.

Qu’en est-il au regard de l’espérance de vie moyenne ?

On se rend compte que la durée moyenne de perception de l’APA pour une personne ayant des droits ouverts à l’APA entre 70 et 74 ans (4 ans et 8 mois) est très inférieure à l’espérance de vie au même âge (15 ans et 10 mois en moyenne à 70 ans). En revanche, la durée moyenne de perception de l’APA pour une personne ayant des droits ouverts à l’APA entre 90 et 95 ans est proche de l’espérance de vie au même âge (4 ans et 5 mois en moyenne à 90 ans). En d’autres termes, dans le premier cas l’APA est illustrative d’une situation de santé qui entraine une mortalité précoce, alors que dans le second, elle est l’outil d’accompagnement d’une situation commune.

APA et établissements d’accueil

Deux éléments sont à souligner : les bénéficiaires de l’APA, vivant à domicile au début de l’allocation, sont nombreux à changer de mode de résidence. Ainsi, après deux ans d’APA, 17% des bénéficiaires quittent leur domicile pour allée en établissements. Le second élément est que, très souvent, l’entrée en établissement s’accompagne de l’entrée dans le dispositif APA. Parmi les nouveaux bénéficiaires de 2007, un quart réside en établissement et ne perçoit l’APA que depuis leur entrée en établissement.

Ceci pourrait s’expliquer à la fois par l’état de santé justifiant l’entrée en établissement et par l’accompagnement spécifique qui est associée à cette entrée. Systématiquement, les professionnels vérifient la situation des personnes accueillies au regard de leurs droits à prestations.
Le premier aspect semble bien être confirmé par un constat supplémentaire de la Drees : les personnes âgées qui bénéficient de l’APA depuis leur entrée en établissement percevraient l’APA en moyenne un an de moins que les personnes qui percevraient l’APA tout en vivant à domicile (respectivement 3 ans et 3 mois et 4 ans et 2 mois).

Source : Drees – Etudes et résultats n°724 – avril 2010