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De la blanchisserie à la prévention des errances, une nouvelle solution pour les établissements

Les professionnels le savent, 60% des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer connaissent des phénomènes d’errance, avec un risque élevé d’issue fatale si les personnes ne sont pas retrouvées rapidement.

Les établissements d’accueil sont donc constamment confrontées à un risque : voir un de leurs résidents disparaitre de leurs murs. Ce risque peut occasionner la mise en cause, notamment par la famille, des équipes de l’établissement. Enfin, dans les cas les plus graves, une recherche de responsabilité peut être engagée lorsque l’errance de la personne se traduit par des dommages au biens. Nombre d’établissements en ont fait l’expérience.

Lorsqu’un événement lié à l’errance survient, susceptible d’engager la responsabilité de l’établissement, celui-ci va chercher à montrer qu’il a mis des moyens en oeuvre pour prévenir ce risque et ainsi protéger le résident contre les effets de sa propre maladie. Compte tenu de l’évolution des métiers, on peut penser que les exigences, notamment des juridictions, seront croissantes, et de l’avis de tous les professionnels ce problème est très difficile à gérer.

Le dispositif le plus commun est un système de sas aux accès de la résidence. Mais ce dispositif, souvent ressenti comme coercitif, est loin d’être une garantie absolue. Certains opérateurs proposent de faire appel aux nouvelles technologies. Balises GPS et puces RFID ont donc fait leur apparition dans les établissements.

Là encore, délicat de trouver un système répondant à tous les paramètres : coût, discrétion, opérabilité. Dernières venues, les puces RFID semblent apporter de nombreuses réponses. Ces éléments radio-transmetteurs passifs n’ont pas besoin d’être alimentées, ce qui assure leur durabilité. Originellement utilisées dans des systèmes antivol et de traçabilité, elles sont proposées sous forme de bracelets associés à des capteurs situés aux zones sensibles des établissement. Mais ce dispositif a un coût assez important (environ 100 euros par bracelet) et de nombreux établissement en réservent l’usage à pour un nombre réduits de résidents à risque.

De la blanchisserie à l’Ehpad

Une jeune entreprise française a eu l’idée de partir d’un dispositif utilisé dans les blanchisseries industrielles, reposant sur des puces textiles, petites étiquettes cousues ou thermocollées sur les vêtements. Elle a complété le dispositif en associant les capteurs RFID à un système de vidéosurveillance des points sensibles.

Michel Gauthier, Directeur de l’EHPAD de Saint-Cannat qui a mis en place cette solution, estime « qu’elle répond parfaitement à notre problématique de sécurité, tout en respectant la liberté de mouvement et l’autonomie de nos résidents. Cette solution, éthique dans son approche, est aussi séduisante car discrète et non invasive ».

Christophe Deguerre, président de i3s-solutions insiste sur ces derniers points : « il ne s’agit pas de système de géolocalisation ni de traçabilité mais un simple mécanisme d’alerte qui n’est d’ailleurs pas réservé aux personnes "fugueuses". Son coût modique permet en effet d’équiper tous les résidents qui bénéficient, s’ils ne souhaitent, d’une sécurité renforcée. Ainsi, l’établissement sera alerté si un résident qui a décidé d’une sortie en ville ne revient pas dans le délai prévu. Jusqu’ici, la détection de ces absences ne pouvait se faire qu’au moment des repas. » Cette fonction, basée sur une déclaration volontaire de sortie a donc le mérite d’apporter une sécurité accrue au résident.

Le dispositif est modulable et l’établissement pourra choisir une installation minimale (le portail du parc, l’accès à la zone Alzheimer...) ou disposer plusieurs modules de captage. Le coût est assez modique puisqu’il faut compter 0,50 euros par puce (une vingtaine par résident, soit 10 euros), de 3 à 4000 euros par point d’accès et un contrat de maintenance annuel de l’ordre de 3000 euros.

Mais l’intérêt de ce type d’intégration reposant sur un dispositif simple et peu onéreux ne s’arrête pas là, comme l’explique Christophe Deguerre. Ainsi, d’autres applicatifs peuvent tirer profit du système comme, par exemple, un suivi des pièces de lingerie. Un simple module s’ajoutant à l’investissement de base permet de le faire, en simplifiant l’intendance de l’établissement.